DPE G : quand votre logement affiche la pire performance énergétique
Votre logement vient d’être classé DPE G ? Vous faites partie de la minorité de propriétaires français concernés par cette étiquette rouge. Mais pas de panique ! Même si c’est la pire note du diagnostic énergétique, des solutions existent pour améliorer votre situation. On vous explique tout ce qu’il faut savoir sur cette classification et comment en sortir efficacement.
Le DPE G représente la classe énergétique la plus énergivore du diagnostic de performance énergétique. Votre logement consomme plus de 420 kWh/m² par an et émet plus de 100 kg de CO₂ par m² annuellement. Avec l’interdiction de location depuis janvier 2025 et l’impact sur la valeur de votre bien, agir devient prioritaire.

En résumé :
- Un logement DPE G est très énergivore (plus de 420 kWh/m²/an) et interdit à la location depuis janvier 2025.
- Il est souvent mal isolé, avec un chauffage obsolète, ce qui peut faire grimper les factures à plus de 2 500 €/an pour 100 m².
- Pour en sortir, privilégiez l’isolation des combles et des murs, le remplacement des fenêtres et l’installation d’un chauffage performant (PAC, poêle à granulés…).

Qu’est-ce qui caractérise exactement un logement DPE G ?
Les seuils précis du DPE G
Un logement obtient la classification G s’il dépasse au moins l’un de ces deux seuils. C’est le système du “double seuil” : dès qu’un critère est dépassé, c’est la plus mauvaise performance qui compte. Votre maison peut être classée F en consommation énergétique mais G en émissions CO₂ : elle sera automatiquement étiquetée G.
Concrètement, cela signifie des factures énergétiques annuelles particulièrement élevées. Pour un logement de 100 m², comptez facilement plus de 2 500 € par an uniquement pour le chauffage, l’eau chaude et l’électricité. Ces chiffres peuvent grimper encore plus selon votre région et vos habitudes.
Les caractéristiques typiques des logements G
La plupart des logements DPE G datent d’avant 1975 et souffrent de défauts récurrents. L’isolation thermique est souvent défaillante ou inexistante, que ce soit au niveau des murs, des combles ou des fenêtres. Les systèmes de chauffage sont généralement anciens et peu performants : chaudières fioul vieillissantes, convecteurs électriques ou chauffage au gaz sans régulation.
L’étanchéité à l’air pose également problème avec des ponts thermiques nombreux. Les fenêtres simple vitrage, les portes mal ajustées et les défauts d’isolation créent des déperditions de chaleur importantes. Sans oublier l’absence fréquente de systèmes de ventilation adaptés, générant des problèmes d’humidité.
Quelles sont les conséquences concrètes d’un DPE G en 2025 ?
L’interdiction de location désormais effective
Depuis le 1er janvier 2025, impossible de louer un logement classé G ! Cette mesure de la loi Climat et Résilience s’applique aux nouveaux contrats, aux renouvellements et même aux reconductions tacites. Si vous êtes propriétaire bailleur, vous devez impérativement engager des travaux de rénovation énergétique.
Cette interdiction concerne Plusieurs centaines de milliers de biens en France. Les locataires actuels peuvent cependant rester dans leur logement, mais dès qu’ils partent, vous ne pourrez plus relouer sans améliorer la classe énergétique.
L’impact sur la valeur immobilière
Un logement DPE G subit une décote significative sur le marché immobilier. Selon le Conseil Supérieur du Notariat, la moins-value peut atteindre 2 à 18 % par rapport à un logement équivalent classé D. Sur un bien de 300 000 €, cela représente une perte potentielle de 6 000 à 54 000 € !
Cette décote s’explique par la sensibilité croissante des acquéreurs aux questions énergétiques. Ils anticipent les travaux nécessaires et les futures réglementations. Depuis avril 2023, vous devez également fournir un audit énergétique obligatoire lors de la vente, détaillant les travaux nécessaires et leur coût.
Les risques juridiques à ne pas négliger
Depuis juillet 2021, le DPE est opposable. Si votre diagnostic contient des erreurs, votre responsabilité peut être engagée. Un acheteur ou locataire peut se retourner contre vous s’il constate un écart significatif entre le DPE annoncé et la réalité énergétique du logement.
Les annonces immobilières doivent désormais mentionner clairement la mention “logement à consommation énergétique excessive” pour les classes F et G. Le montant théorique des dépenses énergétiques annuelles doit également apparaître dans l’annonce.
Comment améliorer efficacement un logement DPE G ?
Les travaux d’isolation : la priorité absolue
L’isolation thermique représente le poste le plus rentable pour sortir du DPE G. Commencez par les combles et la toiture, responsables de 25 à 30 % des déperditions thermiques. Une bonne isolation des combles peut vous faire gagner une classe énergétique complète pour un budget de 2 000 à 5 000 €.
L’isolation des murs extérieurs vient ensuite. L’isolation par l’extérieur (ITE) coûte entre 150 et 200 € /m² mais évite les contraintes de l’isolation intérieure. Pour un logement de 100 m² de façade, comptez 15 000 à 20 000 €, mais les économies d’énergie peuvent atteindre 25 %.
Les menuiseries représentent également un point crucial. Le remplacement des fenêtres simple vitrage par du double vitrage performant améliore sensiblement le confort et réduit les déperditions. Budget : 300 à 800 € par fenêtre selon les dimensions et la qualité.
Le changement de système de chauffage
Remplacer un ancien système de chauffage peut transformer radicalement votre DPE G. Les pompes à chaleur air-eau, très en vogue, affichent des rendements excellents et peuvent diviser vos factures par 3. Comptez 10 000 à 15 000 € installée, aides déduites.
Les chaudières à granulés constituent une alternative intéressante pour les maisons disposant d’un local technique adapté. Plus économiques que les PAC (8 000 à 12 000 €), elles offrent un excellent rapport qualité-prix. Les poêles à granulés conviennent aux logements compacts pour 3 000 à 6 000 €.

Info utile :
N’oubliez pas la régulation et la programmation ! Un thermostat connecté et des robinets thermostatiques sur les radiateurs optimisent la consommation pour un investissement modique de 500 à 1 000 €.
La ventilation et les gestes simples
Une VMC performante (simple ou double flux) assainit l’air tout en préservant l’énergie. La VMC double flux récupère la chaleur de l’air vicié pour préchauffer l’air neuf, avec des rendements de 85 à 95 %. Budget : 3 000 à 8 000 € installée.
Quelques gestes du quotidien peuvent aussi améliorer votre score énergétique. Baissez la température de 1 °C (7 % d’économies), installez des programmateurs, changez vos ampoules pour des LED et débranchez les appareils en veille. Ces actions combinées peuvent faire gagner quelques points précieux.
Quelles aides financières pour rénover un logement DPE G ?
MaPrimeRénov’ : l’aide principale
MaPrimeRénov’ reste l’aide de référence pour les logements DPE G. Les montants sont particulièrement attractifs pour les passoires thermiques avec des bonus spécifiques. Pour une pompe à chaleur air-eau, l’aide peut atteindre 5 000 € selon vos revenus, plus le bonus sortie de passoire de 1 500 €.
L’isolation des combles perdus bénéficie de 25 € /m² pour les ménages aux revenus très modestes. Pour 100 m² de combles, cela représente 2 500 € d’aide directe. Les travaux d’isolation des murs par l’extérieur sont subventionnés jusqu’à 75 € /m² dans les mêmes conditions.
Les autres dispositifs cumulables
Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) se cumulent avec MaPrimeRénov’. Ces primes, versées par les fournisseurs d’énergie, peuvent représenter 1 000 à 3 000 € supplémentaires selon les travaux. Certaines entreprises proposent même de déduire directement cette prime de votre facture.
L’éco-PTZ vous permet d’emprunter jusqu’à 50 000 € sans intérêts pour financer vos travaux de rénovation énergétique. Remboursable sur 20 ans maximum, ce prêt facilite le financement des gros chantiers comme l’isolation complète ou le changement de chauffage.

Aides complémentaires possibles :
Les collectivités locales proposent souvent des aides complémentaires. Renseignez-vous auprès de votre mairie, département ou région : certaines subventions locales peuvent couvrir 10 à 20 % supplémentaires du coût des travaux.
FAQ : vos questions sur le DPE classe G
Oui, aucune interdiction n’existe pour la vente d’un logement DPE G. Vous devez cependant fournir un audit énergétique depuis avril 2023 et accepter une décote potentielle de 2 à 18 %. L’acquéreur connaîtra précisément les travaux nécessaires et leur coût estimé.
Votre locataire actuel peut rester dans le logement sans problème. L’interdiction concerne uniquement les nouveaux contrats, renouvellements et reconductions tacites. Vous ne pourrez simplement pas relouer le bien après son départ sans avoir amélioré la classe énergétique.
Depuis juillet 2024, les logements de moins de 40 m² profitent de seuils adaptés. Environ 140 000 logements sont ainsi passés de G à F, repoussant l’obligation de travaux de 2025 à 2028. Vérifiez sur le simulateur de l’ADEME si votre logement est concerné et téléchargez l’attestation si éligible.