DPE F : Comprendre et Sortir de la Classe Énergétique F

Sommaire

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Un DPE F place votre logement dans la catégorie des passoires thermiques. Cette étiquette énergétique signale une consommation excessive qui impacte votre portefeuille et l’environnement. Depuis 2025, ces logements font face à des restrictions de location et nécessitent des travaux de rénovation pour retrouver une performance acceptable.

La classe F représente aujourd’hui 10,8 % du parc résidentiel français, soit environ 2,6 millions de logements. Pour les propriétaires et locataires, comprendre les enjeux du DPE F devient essentiel pour anticiper les obligations légales et les opportunités d’amélioration.

En résumé :

  • Un DPE F désigne une passoire thermique : mauvaise isolation, chauffage énergivore… Ces logements sont visés par un gel des loyers et une interdiction progressive de location d’ici 2028.
  • Pour sortir de la classe F, il faut souvent combiner plusieurs travaux : isolation des combles, changement de chauffage, ventilation performante, etc.
  • Des aides publiques peuvent couvrir jusqu’à 70 % du coût total, notamment MaPrimeRénov’ et l’Éco-PTZ.

Qu’est-ce qu’un DPE F et comment l’identifier ?

Les seuils de consommation énergétique

Un logement obtient un DPE F lorsque sa consommation d’énergie primaire se situe entre 331 et 420 kWh/m² par an. Cette mesure combine deux critères : la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. Le nouveau calcul du DPE prend le plus mauvais des deux résultats pour déterminer la classe finale.

Pour les émissions carbone, la classe F correspond à une production entre 56 et 79 kg CO2eq/m² par an. Ces seuils placent automatiquement votre bien dans la catégorie des passoires énergétiques, au même titre que les logements classés G.

L’évolution du calcul pour les petites surfaces

Depuis juillet 2024, les logements de moins de 40 m² bénéficient d’un mode de calcul adapté. Cette modification technique a permis à près de 140 000 logements de sortir des classes F et G. Si votre petit logement dispose d’un ancien DPE, vérifiez votre nouvelle étiquette sur l’observatoire de l’Ademe.

Pourquoi mon logement a-t-il un DPE F ?

Les caractéristiques typiques des passoires thermiques

Les logements classés F présentent généralement plusieurs défauts énergétiques cumulés. Une isolation défaillante des murs, toitures ou fenêtres représente la première cause de surconsommation. Les ponts thermiques non traités aggravent les pertes de chaleur, notamment au niveau des jonctions entre éléments de construction.

Le système de chauffage joue également un rôle déterminant. Les équipements anciens ou inadaptés, comme les chaudières fioul ou gaz peu performantes, consomment davantage d’énergie pour maintenir le confort. L’absence de régulation thermique et de programmation accentue le gaspillage énergétique.

L’influence de l’âge du bâtiment

La majorité des logements F ont été construits avant 1948, période où les normes d’isolation n’existaient pas. Ces bâtiments anciens cumulent souvent plusieurs problématiques : murs en pierre non isolés, simple vitrage, toitures sans isolation, et systèmes de chauffage obsolètes.

Les constructions des années 1960-1980 peuvent également obtenir cette classe, notamment celles équipées de convecteurs électriques anciens sans régulation. Le coefficient de conversion de l’électricité dans le calcul DPE pénalise ces installations, même si elles procurent un confort correct.

Quelles sont les conséquences d’un DPE F ?

Les interdictions de location

Depuis janvier 2025, les logements G les plus énergivores ne peuvent plus être loués. Les logements F suivront progressivement cette restriction avec un calendrier d’interdiction qui s’échelonnera jusqu’en 2028. En attendant, les propriétaires ne peuvent plus augmenter les loyers lors du renouvellement de bail ou en cours de location.

Ce gel des loyers s’applique depuis août 2022 en métropole. Pour les départements d’outre-mer, l’interdiction de location des F interviendra au 1ᵉʳ janvier 2031, laissant plus de temps aux propriétaires pour réaliser les travaux nécessaires.

L’obligation d’audit énergétique en cas de vente

Vendre un logement classé F nécessite désormais un audit énergétique complémentaire au DPE. Ce document détaillé propose plusieurs scénarios de rénovation avec estimation des coûts et gains énergétiques. L’audit doit être fourni dès la première visite, permettant aux acquéreurs d’évaluer l’investissement total.

Cette obligation concerne les maisons individuelles et immeubles en monopropriété. Les appartements en copropriété échappent pour l’instant à cette contrainte, mais devront s’y conformer dès qu’un DPE collectif sera disponible.

L’impact financier sur la valeur du bien

Un DPE F entraîne une décote immobilière estimée entre 10 et 20 % selon les zones géographiques. Les acquéreurs intègrent désormais le coût des travaux de rénovation dans leur offre d’achat. Cette “valeur verte” pénalise de plus en plus les logements énergivores sur le marché immobilier.

Les charges énergétiques élevées dissuadent également les locataires. Face à des factures de chauffage pouvant dépasser 2 000 € par an, la demande locative diminue pour ces biens, rallongeant les périodes de vacances.

Comment améliorer un DPE F pour sortir des passoires thermiques ?

Les travaux prioritaires d’isolation

L’isolation représente le levier le plus efficace pour améliorer la classe énergétique. Commencez par l’isolation des combles, souvent la plus rentable avec un coût moyen de 20 à 50 €/m². Cette intervention peut faire gagner une à deux classes énergétiques selon l’état initial.

L’isolation des murs extérieurs suit en priorité, avec un investissement de 100 à 200 €/m² selon la technique choisie. L’Isolation Thermique par l’Extérieur (ITE) offre les meilleures performances mais nécessite des autorisations d’urbanisme. L’isolation par l’intérieur reste plus accessible financièrement.

Le remplacement des fenêtres simple vitrage par du double ou triple vitrage complète efficacement l’enveloppe thermique. Comptez 300 à 800 € par fenêtre selon les dimensions et la qualité de la menuiserie.

Le remplacement du système de chauffage

Moderniser le système de chauffage peut transformer radicalement la performance énergétique. Les pompes à chaleur air-eau offrent un excellent rendement, avec des coûts d’installation entre 8 000 et 15 000 €. Ces équipements peuvent diviser par trois la consommation énergétique par rapport à une ancienne chaudière fioul.

Les chaudières gaz condensation représentent une alternative moins coûteuse, entre 3 000 et 6 000 € installation comprise. Bien que moins performantes qu’une PAC, elles améliorent significativement l’efficacité énergétique des anciens équipements.

Pour les logements équipés de radiateurs électriques, l’installation de radiateurs à inertie avec programmation peut réduire la consommation de 15 à 25 % pour un budget de 200 à 600 € par radiateur.

L’optimisation de la ventilation

Une VMC double flux améliore le renouvellement d’air tout en récupérant la chaleur. Cet équipement coûte entre 4 000 et 8 000 € installé mais peut contribuer à gagner une classe énergétique. La ventilation mécanique évite également les problèmes d’humidité liés à l’amélioration de l’étanchéité.

Info utile : 

Dans les logements anciens, l’installation de grilles d’aération hygroréglables représente une solution plus accessible financièrement. Ces dispositifs s’adaptent automatiquement au taux d’humidité pour optimiser les échanges d’air.

Quelles aides financières pour rénover un logement DPE F ?

MaPrimeRénov’ et les bonifications

Les logements F bénéficient des montants maximaux de MaPrimeRénov’. Les propriétaires aux revenus modestes peuvent obtenir jusqu’à 20 000 € d’aide pour une rénovation globale. Le bonus sortie de passoire ajoute 1 500 € supplémentaires lorsque les travaux permettent de gagner au moins deux classes énergétiques.

Les propriétaires bailleurs accèdent également à ces aides, avec des montants légèrement réduits. L’engagement de louer le bien pendant 6 ans minimum après les travaux conditionne l’obtention de la subvention.

Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)

Le dispositif CEE finance complémentairement les travaux de rénovation. Les primes énergie peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros selon les travaux réalisés. L’isolation des combles perdus bénéficie par exemple d’une prime de 10 à 15 €/m².

Les offres à 1 € ont disparu, mais les coups de pouce bonifiés restent attractifs pour certains équipements comme les pompes à chaleur ou le remplacement de chaudières fioul.

L’Éco-PTZ et les dispositifs bancaires

L’Éco-prêt à taux zéro permet d’emprunter jusqu’à 50 000 € sans intérêts pour financer une rénovation globale. Cette solution complète efficacement les aides directes pour boucler le financement des travaux. La durée de remboursement peut s’étaler sur 20 ans maximum.

Certaines banques proposent des prêts travaux bonifiés pour les rénovations énergétiques. Les collectivités locales complètent parfois le dispositif national avec des aides spécifiques aux logements énergivores.

FAQ : vos questions sur le DPE classe F

Les logements F ne sont pas encore concernés par l’interdiction de location, contrairement aux G depuis 2025. Cependant, vous ne pouvez plus augmenter le loyer et devez anticiper de futures restrictions. Le calendrier précis pour les F n’est pas encore fixé, mais ils seront progressivement concernés d’ici 2028.

Le budget varie entre 15 000 et 40 000 € selon l’état initial et les travaux nécessaires. L’isolation représente généralement 40 % des coûts, le chauffage 30 % et la ventilation 15 %. Les aides publiques peuvent couvrir 50 à 70 % de l’investissement pour les ménages aux revenus modestes.

Une décote est fréquemment observée sur les biens F, mais son ampleur varie selon les marchés et les travaux nécessaires. Les acquéreurs intègrent désormais le coût des travaux obligatoires dans leurs offres. À l’inverse, améliorer la classe énergétique valorise le patrimoine et facilite la vente ou la location.