Comment calculer son DPE en 2025 : méthode, critères et nouveautés

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Aujourd’hui, impossible de vendre ou louer sans lui : le diagnostic de performance énergétique (DPE) est devenu la carte d’identité énergétique de votre logement. Depuis les dernières réformes, sa méthode de calcul a évolué pour offrir des résultats plus fiables et représentatifs de la consommation réelle. Une nouvelle évolution majeure est prévue au 1er janvier 2026 avec un changement de coefficient qui favorisera les logements chauffés à l’électricité.

En 2025, comprendre le calcul du DPE devient essentiel, que vous soyez propriétaire, locataire ou investisseur. Cette évaluation énergétique influence directement la valeur de votre bien et détermine sa capacité à être loué ou vendu dans un marché de plus en plus exigeant.

En résumé :

  • Méthode 3CL obligatoire : Le calcul repose sur la méthode 3CL, qui évalue la consommation d’énergie primaire (en kWh/m²/an) et les émissions de CO₂ (kgCO₂/m²/an) à partir des caractéristiques techniques du logement (isolation, équipements, ventilation, etc.).
  • Critères techniques analysés : Le diagnostiqueur examine l’isolation, les ponts thermiques, les systèmes de chauffage, d’eau chaude, de ventilation et la localisation géographique pour établir une étiquette énergétique (de A à G).
  • Nouveautés 2025–2026 : En 2025, une méthode spécifique est appliquée aux logements de moins de 40 m². En 2026, un nouveau coefficient (1,9 au lieu de 2,3) favorisera les logements chauffés à l’électricité, et des QR codes seront ajoutés aux DPE pour vérification.

Comment fonctionne la méthode de calcul du DPE en 2025 ?

La méthode 3CL : la seule référence officielle

Depuis juillet 2021, le calcul du DPE est calculé uniquement avec la méthode 3CL (Calcul de la Consommation Conventionnelle des Logements). Contrairement à l’ancienne méthode basée sur les factures, la 3CL standardise l’évaluation et évite les écarts entre logements. La méthode 3CL analyse la consommation d’énergie primaire du logement, exprimée en kWhep/m²/an, ainsi que ses émissions de CO2, exprimées en kgCO2/m²/an.

Cette méthode prend en compte de nombreux paramètres techniques pour établir une évaluation précise. Elle considère les caractéristiques réelles du bâtiment plutôt que les habitudes de consommation des occupants précédents. L’objectif est d’obtenir une note objective qui reflète les performances intrinsèques du logement.

Les critères analysés dans le calcul

Le diagnostiqueur examine minutieusement plusieurs éléments clés de votre logement. Il évalue d’abord l’isolation thermique en mesurant les surfaces des murs, plafonds et planchers, en identifiant sur quoi ils donnent (extérieur, local non chauffé, autre logement). Il repère aussi les zones de déperdition de chaleur, comme autour des fenêtres ou à la jonction des murs et plafonds.

Les équipements de chauffage et d’eau chaude sanitaire font l’objet d’une analyse approfondie. Le diagnostiqueur note le type d’énergie utilisée, l’âge et l’efficacité des installations, ainsi que les systèmes de régulation. La ventilation du logement est aussi prise en compte, qu’elle soit naturelle ou mécanique. Enfin, la localisation géographique influence le calcul avec des données climatiques propres à chaque département.

Le nouveau barème de notation

Concrètement, la meilleure note (classe A) correspond à une consommation inférieure à 70 kWh/m²/an, tandis qu’au-delà de 420 kWh/m²/an, un logement est classé G. Cette graduation permet une meilleure répartition des logements dans les différentes classes. Pour obtenir la classe A, un logement doit consommer maximum 70 kWh/m²/an d’énergie primaire, contre 50 kWh/m²/an dans l’ancien système.

Les seuils des autres classes ont également été ajustés : classe B jusqu’à 110 kWh/m²/an, classe C jusqu’à 180 kWh/m²/an, classe D jusqu’à 250 kWh/m²/an. Les classes E, F et G correspondent respectivement à 330, 420 et plus de 420 kWh/m²/an. Cette nouvelle répartition vise à encourager la rénovation énergétique en rendant l’amélioration de classe plus accessible.

Quelles sont les nouveautés du calcul DPE en 2025 et 2026 ?

Le changement de coefficient électricité au 1er janvier 2026

Bonne nouvelle : dès 2026, l’électricité sera mieux valorisée dans le calcul du DPE grâce à un nouveau coefficient. Actuellement fixé à 2,3, ce coefficient passera à 1,9 au 1er janvier 2026. Cette modification vise à corriger une inégalité de traitement qui pénalisait injustement l’électricité, pourtant fortement décarbonée en France grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables.

Cette évolution bénéficiera particulièrement aux logements chauffés à l’électricité. Environ 850 000 logements devraient sortir du statut de passoire énergétique (classes F et G) grâce à cette modification. Résultat : aucun logement ne sera pénalisé, certains verront même leur étiquette s’améliorer. Les DPE réalisés en 2025 pourront être mis à jour gratuitement via l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe.

Les évolutions pour les petits logements

Les logements de moins de 40 m² bénéficient d’un traitement particulier depuis juillet 2024. Une nouvelle méthode de calcul corrige le biais qui conduisait à sur-représenter les étiquettes F et G dans ces petites surfaces. Résultat : les studios et petits appartements sont évalués de manière plus juste.

Si vous possédez un logement de moins de 40 m² avec un ancien DPE défavorable, vérifiez votre nouvelle étiquette sur le site de l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe. Une attestation de mise à jour est disponible gratuitement pour remplacer la première page de votre DPE. Cette amélioration peut transformer un bien non louable en investissement rentable.

Les nouveaux QR codes de vérification

À partir de l’automne 2025, tous les DPE seront accompagnés de QR codes de vérification. Cette mesure anti-fraude permet aux particuliers de contrôler instantanément la validité du diagnostic et la certification du diagnostiqueur. Le QR code donne accès à un annuaire officiel des professionnels habilités.

Objectif : éviter les faux diagnostics et rassurer propriétaires comme locataires. Elle garantit que le DPE présenté est authentique et réalisé par un professionnel compétent. Pour les propriétaires, c’est une sécurité supplémentaire lors des transactions immobilières.

Combien coûte un calcul de DPE et qui peut le réaliser ?

Le prix d’un DPE en 2025

Le tarif d’un DPE n’est pas réglementé, mais oscille généralement entre 100 et 250 € selon plusieurs facteurs. La superficie du logement influence directement le prix : plus le bien est grand, plus l’analyse est complexe et chronophage. La localisation géographique joue également un rôle, avec des tarifs souvent plus élevés en région parisienne.

La complexité du logement impacte aussi le coût final. Un appartement récent avec des équipements standards sera diagnostiqué plus rapidement qu’une maison ancienne avec plusieurs systèmes de chauffage. Certains diagnostiqueurs proposent des tarifs dégressifs si vous commandez plusieurs diagnostics immobiliers simultanément.

Astuce : 

Comparez plusieurs devis, vous verrez vite que les tarifs peuvent varier du simple au double. Vérifiez que le prix inclut bien la transmission du DPE à l’Ademe et l’obtention du numéro d’identification obligatoire. Un DPE sans ce numéro unique à 13 caractères n’a aucune valeur juridique.

L’obligation de recourir à un diagnostiqueur certifié

Seul un diagnostiqueur certifié peut réaliser un DPE valable juridiquement. Ce professionnel doit détenir une certification délivrée par un organisme accrédité par le COFRAC (Comité Français d’Accréditation). Il dispose également d’une assurance responsabilité civile professionnelle pour couvrir d’éventuelles erreurs.

Le diagnostiqueur utilise un logiciel certifié qui garantit l’application correcte de la méthode 3CL. Après son intervention, il transmet obligatoirement les résultats à l’Ademe dans un délai de 5 jours. L’Ademe attribue alors le fameux numéro d’identification qui valide officiellement le diagnostic.

Info utile :

Méfiez-vous des offres trop alléchantes ou des diagnostiqueurs non référencés. Un DPE mal réalisé peut avoir des conséquences juridiques importantes, notamment en cas de vente ou de location. Vérifiez toujours la certification du professionnel sur l’annuaire officiel.

La validité et la transmission du DPE

Un DPE a une durée de validité de 10 ans à partir de sa date de réalisation. Attention cependant : les DPE réalisés entre janvier 2018 et juin 2021 ne sont plus valables depuis le 1er janvier 2025. Si vous possédez un ancien DPE dans cette période, vous devez en faire établir un nouveau selon la méthode 3CL.

Le diagnostiqueur remet le DPE au propriétaire, qui doit l’intégrer au dossier de diagnostic technique (DDT). Ce dossier accompagne obligatoirement tout avant-contrat de vente ou contrat de location. Le DPE doit être tenu à disposition des candidats acquéreurs ou locataires dès la mise sur le marché du bien.

En cas de vente, le DPE doit être joint à la promesse de vente ou à l’acte authentique. Pour la location, il fait partie intégrante du dossier remis au futur locataire.

Attention :

Sans DPE valide, vous vous exposez à des sanctions lors d’une vente ou location.

Quelles sont les conséquences du calcul DPE sur votre bien ?

L’impact sur la location de votre logement

Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G par le DPE ne peuvent plus être proposés à la location. Cette interdiction touche environ 600 000 logements en France métropolitaine. En 2028, ce sera au tour des logements classés F, puis des logements classés E en 2034.

Cette réglementation transforme le DPE en véritable critère de légalité pour la location. Un propriétaire bailleur ne peut plus se contenter d’un logement décent au niveau sanitaire : il doit aussi respecter des standards énergétiques minimum. Cette évolution vise à éradiquer progressivement les passoires thermiques du parc locatif.

Si votre logement affiche une mauvaise étiquette énergétique, des travaux de rénovation deviennent indispensables pour le maintenir sur le marché locatif. Le DPE devient ainsi un outil d’aide à la décision pour prioriser les améliorations les plus efficaces.

L’influence sur la valeur de votre bien

Le DPE influence directement l’attractivité commerciale de votre bien immobilier. Les acquéreurs et locataires sont de plus en plus sensibles aux performances énergétiques, conscients de leur impact sur les futures factures d’énergie. Un bon DPE peut devenir un véritable argument de vente.

Les études du marché montrent qu’une amélioration d’une classe énergétique peut augmenter la valeur d’un bien de 3 à 5 % selon les régions. À l’inverse, les logements énergivores subissent une décote croissante, notamment dans les zones tendues où l’offre de biens performants se développe.

Le DPE recommande également des scénarios de travaux pour améliorer les performances énergétiques. Ces préconisations vous donnent une feuille de route claire pour optimiser votre investissement et anticiper les futures réglementations.

Peut-on estimer son DPE soi-même avant l’intervention du diagnostiqueur ?

Les simulateurs en ligne : une première approche

En ligne, vous pouvez tester gratuitement des simulateurs qui donnent une première idée de votre étiquette énergétique. Ces simulateurs se basent sur les principales caractéristiques de votre logement : année de construction, surface, type de chauffage, isolation. Bien qu’approximatifs, ils donnent une idée générale de la classe énergétique probable.

Ces outils sont particulièrement utiles pour anticiper des travaux ou évaluer l’opportunité d’un achat immobilier. Ils permettent aussi de détecter les points faibles évidents de votre logement avant l’intervention du diagnostiqueur officiel. Cependant, leur précision reste limitée car ils ne peuvent pas analyser tous les paramètres techniques de la méthode 3CL.

Attention :

Ces estimations n’ont aucune valeur juridique et ne remplacent en aucun cas un DPE officiel réalisé par un professionnel certifié. Elles constituent seulement un premier niveau d’information pour votre réflexion personnelle.

L’analyse par l’année de construction

L’année de construction de votre logement donne des indications précieuses sur ses performances énergétiques potentielles. Les logements construits avant 1974 (premier choc pétrolier) n’étaient soumis à aucune réglementation thermique et affichent généralement des étiquettes E, F ou G sans travaux de rénovation.

La première réglementation thermique de 1974 a amélioré les standards, mais les logements de cette époque obtiennent souvent des classes D ou E. Les constructions des années 1980-1990 bénéficient de meilleures performances avec des classes C ou D. Les bâtiments récents (post-2012) visent généralement les classes A ou B grâce à la RT 2012.

Gardez en tête :

Un logement ancien peut grimper de plusieurs classes après une rénovation bien menée. De même, l’entretien des équipements influence significativement le résultat final du DPE.

 Les limites de l’auto-évaluation

L’auto-évaluation présente des limites importantes qu’il faut garder à l’esprit. La méthode 3CL intègre des paramètres techniques complexes difficiles à appréhender pour un non-spécialiste : calcul des ponts thermiques, coefficient de déperdition des matériaux, rendement réel des équipements.

La localisation géographique influence aussi le calcul avec des données climatiques précises par département et altitude. Ces données climatiques précises sont réservées aux logiciels certifiés utilisés par les diagnostiqueurs. Seuls les logiciels certifiés utilisés par les diagnostiqueurs intègrent ces données officielles.

L’état réel des équipements et de l’isolation nécessite également un œil expert. Un diagnostiqueur détecte des défauts invisibles pour un particulier : détérioration des joints, défaillance de la régulation, mauvais réglage des équipements. Ces éléments peuvent significativement impacter la note finale du DPE.

FAQ : vos questions sur le calcul du DPE

Le DPE est obligatoire pour toute vente ou location de logement, sauf exceptions limitées (logements occupés moins de 4 mois par an, surfaces inférieures à 50 m², monuments historiques). Depuis 2025, il concerne aussi les meublés de tourisme en zone tendue soumis à autorisation. Les copropriétés entre 50 et 200 lots doivent également réaliser un DPE collectif depuis janvier 2025.

Non, les DPE réalisés entre janvier 2018 et juin 2021 ne sont plus valables depuis le 1er janvier 2025. Vous devez faire établir un nouveau diagnostic selon la méthode 3CL pour toute transaction immobilière. Les DPE réalisés après juillet 2021 restent valides pendant 10 ans, sauf ceux établis entre juillet 2021 et novembre 2022 qui peuvent contenir des erreurs de calcul à corriger gratuitement.

Un logement classé G ne peut plus être proposé à la location depuis janvier 2025. Vous devez entreprendre des travaux de rénovation énergétique pour améliorer sa classe avant de pouvoir le louer. Pour la vente, aucune interdiction n’existe mais l’étiquette G impacte négativement l’attractivité et la valeur du bien. Le nouveau coefficient électricité de 2026 pourrait améliorer certains DPE de logements chauffés à l’électricité.